Dévalorisation de soi : je me dois des excuses

Hello, hello ! Pour commencer, je tiens à vous remercier pour tous les messages que j’ai reçus à la suite de la publication de mon premier article « Pourquoi consulter un psy a été la meilleure décision de ma vie ». Je ne m’attendais pas du tout à recevoir autant de réactions positives et ai été profondément touchée par vos messages d’encouragement et de soutien.

La semaine dernière, j’ai décidé de consacrer un nouvel article à l’anxiété sociale. J’ai écrit deux pages dans lesquelles j’explique pourquoi j’ai peur de sortir seule de chez moi et d’interagir avec des personnes que je connais pas. Mais j’ai finalement décidé de ne rien publier à ce sujet parce que je ne suis tout simplement pas encore prête à le faire. Mon anxiété sociale est un véritable enfer à vivre au quotidien et je n’arrive pas du tout à la vaincre. Écrire cet article a eu des conséquences sur mon moral parce que je ne comprends toujours pas comment j’ai fini par avoir peur des autres à ce point. J’ai donc commencé à me dévaloriser et à me dire que j’étais « folle », « nulle » et que personne ne pouvait me comprendre tant ma peur est irrationnelle. Heureusement, cette mauvaise passe a été de courte durée. Elle m’a même inspiré le sujet dont je vais vous parler aujourd’hui. 

Je me suis détestée pendant des années

Pendant longtemps, j’ai été ma pire ennemie. Et je n’exagère pas du tout en employant ce terme. Je me détestais du plus profond de mon être. J’étais convaincue de n’être qu’une pauvre fille qui ne méritait pas le bonheur parce que je m’étais condamnée à être malheureuse. Je n’aimais pas mon apparence, étais incapable de reconnaître mes qualités et tenais des propos extrêmement durs envers moi-même. Le pire, c’est que rien ne justifiait une telle haine de soi. Alors que j’étais persuadée d’être une moins que rien, j’ai réussi mes études, réalisé mon rêve de devenir journaliste, voyagé et acheté un appartement. Mais il était impossible pour moi de ressentir la moindre fierté. D’ailleurs, j’avais beaucoup de mal à recevoir des compliments parce que j’étais persuadée que les personnes qui m’en faisaient n’étaient pas sincères et me disaient de belles choses uniquement pour me faire plaisir. Pour moi, il était impossible que l’on me trouve gentille, intelligente ou jolie parce que j’étais convaincue d’être tout le contraire.

C’est en sortant de la dépression que je me suis rendue compte de ma véritable valeur. Non, je ne suis pas une pauvre fille. Non, je ne suis pas nulle. Non, je ne mérite pas d’être malheureuse. Je suis belle, forte, courageuse et je n’ai pas honte de le dire. D’ailleurs, en quoi est-ce prétentieux de reconnaître ses qualités ? Pendant ma thérapie, j’ai réalisé que j’avais beaucoup plus de facilité à reconnaître mes défauts que mes qualités, et je suis sûre que c’est votre cas à vous aussi (allez-y, essayez !). Quand ma psy m’a demandé de lui citer mes défauts et mes qualités, j’ai été gênée de lui dire que j’estimais être une personne honnête, empathique et travailleuse, alors que je n’ai eu aucun problème à lui dire que j’étais susceptible, impatiente et indécise. Et vous savez pourquoi ? Parce qu’on vit dans une société où reconnaître ses qualités et s’aimer soi-même est vu comme de la prétention et du narcissisme

Comment aimer les autres si l’on ne s’aime pas soi-même ?

S’aimer est pourtant indispensable. Comment aimer les autres si l’on ne s’aime pas soi-même ? Et comment attendre des autres qu’ils nous aiment si l’on ne s’aime pas soi-même ? Après avoir longtemps été en conflit avec ma personne, j’ai donc décidé de devenir ma propre meilleure amie. Chaque jour qui passe, j’apprends un peu plus à m’écouter, à me respecter, mais aussi à accepter mes émotions, mes peurs et mes limites. Je n’ai pas à culpabiliser d’avoir le moral dans les chaussettes ou de ne pas être à la hauteur des attentes que je me suis fixées parce que tout le monde passe par là et c’est tout simplement normal. Bon, je reconnais que c’est plus facile à dire qu’à faire, mais je suis plus que déterminée à y arriver.

Aujourd’hui, je me dois des excuses pour m’être autoflagellée, car ce manque d’estime que j’ai cultivé pendant tant d’années m’a fait passer à côté de beaucoup trop d’opportunités. Pendant trop longtemps, j’ai eu le sentiment d’être spectatrice de ma vie et non actrice. Et ça ne pouvait plus durer ! Pour autant, j’ai pris conscience que la période sombre que j’ai traversée m’a permis de devenir celle que je suis aujourd’hui. Quand j’ai commencé la thérapie, j’avais pour objectif de redevenir « l’ancienne Rime », c’est-à-dire celle que j’étais avant la dépression. Et vous savez quoi ? Je ne suis pas redevenue « l’ancienne Rime » et ne le redeviendrai jamais. Je suis une nouvelle Rime pleine d’espoir pour l’avenir et pleine de gratitude envers la vie. Les mots que nous utilisons au quotidien ont un impact direct sur notre réalité, alors ne tenez jamais de propos rabaissants à votre égard. Croyez en ce que vous faites, croyez en vous et surtout, aimez-vous ! 

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